Oeuvre sur papier, Dessin
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Yves Popet est un artiste présent depuis 1994 à la Galerie Lahumière à Paris et depuis 2010 à la Galerie Oniris à Rennes.
Yves Popet utilise un papier Arches de haut grammage (640 g /m2) dont la texture dite « grain torchon » est obtenue selon un procédé ancien et traditionnel de pressage et de répartition homogène des fibres (100% coton) qui offre des qualités exceptionnelles de structure par sa résistance et sa stabilité dans le temps mais aussi et surtout de « pré-composition ». Ainsi, ce papier propose un champ de creux et de bosses fibreux dont toute la surface non rigoureusement plane offre des accidents qui en font une sorte d’infra-mince réceptacle tridimensionnel.
Extrait : (…) La mission qu’il s ‘est assignée sera de montrer que l’art est une conquête permanente et non pas un droit acquis ; il refuse les aléas de la chance au profit de l’expérimentation : en somme un anachorète qui nous raconte les tribulations d’un carré dans un carré. Le miracle de la transmutation s’opère dans un dialogue fond-forme. Il lui suffit de déplacer l’un dans l’autre ou d’en changer les couleurs pour nous faire regarder l’infini. Ses tableaux sont en relation les uns les autres, la simplicité peut ainsi devenir extravagante, tant la complexité sous-jacente qui préside à son élaboration s’efface. L’œuvre devient secrète, car elle ne révèle plus tous les détours qui ont permis de procéder à l’investissement de la surface.
J.C. LAHUMIÈRE 1998
Extrait :
“L’espace vient à nous avec des couleurs vives et se rétracte avec les teintes foncées et les tons gris. Les couleurs, c’ est l’ ‘’air‘’ dans le ballon de l’espace, auquel le gris, çà et là, met des fuites. ” Malcom de Chazal, sens plastique.
Y-a-t-il des mots pour la peinture ? Les mots sauraient-ils se faire regard ? De toute évidence, Yves Popet se méfie des commentaires de type narratif ou descriptif. Depuis des années, sereinement il poursuit son œuvre, sans soucis de l’exhibitionnisme. Aux grands éclats, il préfère une certaine réserve. Il s’adresse à nous sans vouloir séduire trop vite, avec douceur, un certain détachement. Une telle œuvre, par sa fragilité, on peut dire qu’elle cherche les métaphores nuancées plutôt qu’arrogantes. Si la peinture est, pour lui, une sorte de savoir, un tel savoir se joue d’abord, pratiquement, dans l’ordre du pictural. Cela signifie, je crois, que le visible ne s’y trouve pas réduit aux mots. L’artiste véritable, je veux dire celui qui ne confond pas la pensée artistique et les effets de mode, toujours en appelle à ce quelque chose qui se dérobe dans le visible. Yves Popet organise, mesure, compose, selon des verticales et des horizontales, selon des découpes géométriques précises. Il semble proposer les éléments d’une démonstration rigoureuse. Faut-il pour cela parler de la tradition poursuivie de ce que l’on appelle “art concret” ? Si l’on veut. Mais tradition cultivée non point pour elle-même, mais pour ce qu’elle permet, le développement d’une démarche très personnelle, détenant sa propre logique, associée à un sens de la poésie qui échappe à une expérimentation intellectuelle “froide”. Il aime les formes simples : le carré, le rectangle. Mais ce ne sont jamais des surfaces stables, aux bords droits et nets. Les lignes droites sont débordées par un tremblement aux limites incertaines. La surprise naît surtout de l’insistance de ces lignes et de leur quasi-effacement: lignes brisées qui s’inscrivent dans les marges, sans détermination précise. Elles délimitent l’expansion d’un espace, ou plutôt d’une libre vastitude, laissent parfois des lisières dans le haut, dans le bas de l’image, empêchent qu’on distingue des contours. Ce sont de fines coupures qui se répètent, se font écho, capables de variations multiples, en une sorte de jeu de va-et-vient entre le plein et le vide du regard. L’espace devient, pour les yeux, la superposition des couches de couleurs vives qui s’agrippent à la granulation du papier ou de la toile: de rouges, de bleus, de jaunes, d’orangés. L’œil prend plaisir à être envahi par ces couleurs qui semblent surgir d’une sorte d’effacement et ne supposent aucune fin, comme s’il s’agissait de ne pas insister, “ faire le vide” pour ne garder que l’essentiel, de signifier une sorte de visibilité de surface sous laquelle il n’y a qu’une matière sans nom. Peindre, ne serait-ce pas taire le nom ? La peinture nous force à la parole du non savoir. Cet arrêt du sens serait le vide qui menace d’engloutir l’image. Cette menace, qui ne s’accomplit pas, est fascinante. Ce qui s’exprime dans l’art, c’est toujours l’expérience de ce temps suspendu. Il y a là, me semble-t-il, dans ce jeu d’effacement du visible dans ses lignes et dans ses couleurs, la désignation du particulier climat dont on voit bien les échos d’un bonheur du voir.
Emmanuel Guigon - Directeur du musée des Beaux-Arts de Besançon.
COLLECTIONS PUBLIQUES :
France : Fond National d’Art Contemporain, Musées de Cambrai, Gravelines,Grenoble, Mâcon, Montbéliard, Valenciennes.
Allemagne : Musées de Bonn, Erfurt , Freiburg, Ludwighafen, Soest-collection Schrott. Collection Hoppe-Ritter.
Canada : Université de Cagliari.
Hollande : Mondriannhuis-Amersfoort.
Hongrie : collection Vaas
Italie : Musées de Calassetta, Sassari (Sardaigne).
Pologne : Musée de Chelm.