Isoard Aline

Photographie

Fenêtre sur route 3-2020

Photographie dépigmentée (60 x 60)1050


Fenêtre sur route GF12_2015

Photographie dépigmentée pièce unique (90 x 90)1890


Habitants sur route 5 2021

Photographie pièce unique (30 x 30)525


Les objets 10-2020

Photographie dépigmentée (30 x 30)525


Livre "Apparaître, disparaître, être"

(21 x 15)273


Pages du Livre "Apparaître, disparaître, être"

photographie (21 x 15)273


Paysage sur route Argentine 7-2020

Photographie dépigmentée (60 x 60)1050


Reflets 2 -2021

Photo dépigmentée pièce unique (90 x 90)1890


Station 12 2016

Photographie dépigmentée pièce unique (60 x 60)1260


Station 3 2016

Photographie dépigmentée pièce unique (60 x 60)1260


Station 3 2017

Photographie dépigmentée pièce unique (60 x 60)1260


Station 3 2018

Photographie dépigmentée Pièce unique (60 x 60)1260


Station 5_2017

Photographie dépigmentée (60 x 60)1260


Station 6 2017

Photo dépigmentée tirage unique pièce unique (60 x 60)1260


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Aline Isoard

L'utilisation de la dépigmentation photographique

Aline Isoard a conservé de son enfance le souvenir du jeu qui consiste à accommoder la netteté du regard sur les différents plans des paysages. Ainsi s’est formée l’empreinte ADN de son travail.

Comme passagère, le véhicule avec ses multiples ouvertures/fenêtres devient le studio mobile de l'artiste : transparent placé sur des travellings géants, tourné vers la vie emportée transportée qui pactise avec l’imprévu, l’irrationnel et parfois l’absurde. Depuis cet espace restreint, les clichés d’Aline Isoard pris à la volée fixent des instants de ce fébrile espace-temps comme témoins de souvenirs fugaces d’un espace public dans notre mémoire collective.

Face à ses photographies, il est possible d’observer le travail manuel sur la surface du papier, équilibre entre l’image imprimée et l’image restituée unique. Pas d’ajout, pas de collage, pas de montage. Dans la couche pigmentaire les repentis d’outils, les salissures, les traces des gestes sont visibles. Si toutefois ses interventions peuvent évoquer le registre du dessin, elles modifient aussi les couleurs et les matières de l’encre pigmentaire. Ce processus de dépigmentation photographique dépouille l’épiderme du papier photographique de son pigment pour l’enrichir du blanc de son âme qui peut tour à tour être lumière, couleur, espace. Chaque image appartient à une série exploitant les diverses formes de détail : les coupes dans le paysage, les images dans l’image créées par les reflets ou par les dessous de ponts, les parties, corps ou objets…

Avant de travailler ainsi le papier photographique, Aline Isoard a réalisé pendant plusieurs années des sculptures abstraites en feuilles de verre peintes ou de miroirs grattés. Les parcelles de miroir et leurs reflets ont apporté des images mobiles. Puis elle a ajouté des fragments de ses tirages comme des images fixes revenant à la pratique de la photographie. C’est ainsi qu’en travaillant en volume et en plan, la photographie s’est révélée être un ensemble de matériaux dont la dépigmentation dévie les origines réalistes de l’image et s’ouvre sur le trouble entre illusion et intention.

The use of photographic depigmentation

Aline Isoard has kept from her childhood the memory of the game which consists in accommodating the sharpness of the glance on the various plans of the landscapes. This is how the DNA imprint of her work was formed.

As a passenger, the vehicle with its multiple openings/windows becomes the artist's mobile studio: transparent placed on giant travellings, turned towards the transported life that pacts with the unexpected, the irrational and sometimes the absurd. From this restricted space, Aline Isoard's snapshots taken on the fly fix moments of this feverish space-time as witnesses of fleeting memories of a public space in our collective memory.

In front of her photographs, it is possible to observe the manual work on the surface of the paper, a balance between the printed image and the unique restored image. No addition, no collage, no editing. In the pigmentary layer the repentis of tools, the dirt, the traces of gestures are visible. If however his interventions can evoke the register of the drawing, they also modify the colors and the matters of the pigmentary ink. This process of photographic depigmentation strips the epidermis of the photographic paper of its pigment to enrich it with the white of its soul which can in turn be light, color, space. Each image belongs to a series exploiting the various forms of detail: the cuts in the landscape, the images in the image created by the reflections or by the underside of bridges, the parts, bodies or objects...

Before working with photographic paper in this way, Aline Isoard made abstract sculptures of painted glass sheets or scratched mirrors for several years. The pieces of mirror and their reflections brought moving images. Then she added fragments of her prints as still images returning to the practice of photography. Thus, working in volume and plane, photography revealed itself as a set of materials whose depigmentation deviates from the realistic origins of the image and opens onto the confusion between illusion and intention.